Savoir guider l’autre sans imposer ses idées permet de ne point mobiliser la pensée de l’autre dans une relation de dépendance envers l’artiste-accompagnateur qui Lui, dit-on, sait comment peindre ou dessiner tel arbre ou telle montagne! Pour illustrer cette idée, voici ce fait vécu..

Depuis plus d’un mois, je travaille avec un aîné fort sympathique qui a commencé il y a trois semaines, une nouvelle toile où se développe une scène qui s’est d’abord présentée ainsi : Un joueur de guitare assis sur une buche, près de son feu de bois qui brûle d’une seule haute flamme, un soir de pleine lune en camping. Au deuxième atelier, c’était le Jour de la Femme et une dame est apparue à ses côtés avec la tente. Au troisième atelier, il a eu de la misère un peu avec sa dame alors il l’a envoyé dormir dans la tente! Bon. La semaine dernière, une immense lune est apparue, jaune comme un soleil d’été dans un ciel bleu étoilé. La tente a disparu et la dame en question dort maintenant dans un tipi!

Ma pratique d’accompagnement réside dans cette approche dynamique où l’art du savoir guider l’autre vers la réalisation de son image intérieure devient un enjeu majeur. Offrir au participant un champ d’action totalement libre d’essayer tout ce qu’il veut afin qu’il puisse exercer sa pleine liberté d’expression est un défi quotidien. Ce peintre débutant semble avoir compris cette liberté d’action car d’atelier en atelier, l’idée chemine. J’assiste donc avec joie à sa pensée en mouvement et je découvre un homme à l’imaginaire débordant!